HackYourPhD aux States, l’Open Knowledge Conférence et après ?

Jeudi 12 septembre, retour à la grisaille parisienne. Remettre les pieds dans notre chère capitale est comment dire… une petite épreuve. L’atmosphère semblant chargée d’agressivité…et de gouttes de pluie. On cale quelques rendez-vous et c’est reparti pour un déplacement d’une semaine. La destination est moins lointaine : Genève. La capitale suisse accueille en effet l’Open Knowledge Conference, aussi affublée du charmant diminutif OKCon. Ce « petit » regroupement était essentiel pour interviewer les acteurs OpenScience ayant échappé aux mailles du filet cet été. C’est l’occasion également de décanter ces deux mois d’exploration et de réfléchir à la suite…

L’OKCon : à la rencontre des acteurs de l' »Open « 

L’Open Knowledge Foundation est une organisation majeure dans le monde de l’ « Open ». L’OKFN a débuté en 2000 en Angleterre et OK France a été créée en décembre dernier. C’est maintenant un réseau international qui est tissé. Des groupes locaux coordonnent de nombreux projets. L’OKFN a un rôle très important pour faciliter les projets en lien avec l’ouverture des connaissances et des données. Elle les coordonne mais leur fournit aussi les outils techniques et légaux adaptés. L’an dernier, Helsinki avait été choisi pour accueillir l’Open Knowledge Festival. L’Open Knowledge Conference, à Genève, constituait le second rassemblement international de cette fondation.

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Le thème majeur choisit pour cette année était l’Open Data. L’OKCOn s’est donc organisée en trois temps :

  • Une journée de pré-conférence, histoire de prendre ses marques et de laisser à la Suisse la possibilité de présenter sa nouvelle plateforme Open Data.
  • Deux jours de conférence : l’Open Data était le sujet majeur mais d’autres sessions sur les thématiques de l’Open étaient organisées : notamment sur l’éducation, la culture, les outils technologiques mais aussi la Science et la Recherche… L’Open Science n’était pas en reste avec deux présentations dans l’amphithéâtre principal.
  • Le troisième jour s’organisait en différents ateliers : HackYourPhD a notamment participé à l’organisation du Wikisprint de l’atelier Open Science and Citizen Science. Un wikisprint a pour but d’agréger du contenu sur des pages wiki en un temps limité grâce à un travail collaboratif.

Un souffle d’Open Science avec le CERN

Les interventions des sessions Open Science n’ont pas été décevantes. Genève est une ville appropriée pour parler d’un tel sujet. Le CERN (organisation européenne pour la recherche nucléaire) mène une politique d’ouverture de ses recherches et un effort de communication majeur depuis des années. Ils sont en effet présents sur tous les fronts :

  • La communication vers le public des résultats scientifiques. John Ellis, un chercheur du CERN nous a donné une présentation des plus instructives pour comprendre enfin ce qu’était ce fameux Boson de Higgs!
  • L’interaction entre Science et Société : les projets du Cyberscience Center et de la plateforme de crowdcrafting ont un rôle majeur dans des projets de science citoyenne.
  • La collaboration et les pratiques d’Open Research sont également fortement représentées. L’Open Access est quelque chose qui semble assez naturel pour eux. Les chercheurs s’attaquent à une autre étape: l’Open Hardware, c’est à dire l’ouverture des plans codes, etc. permettant de fabriquer du matériel électronique ou autre. Javier Serrano en a longuement parlé lors d’une session consacrée à cette thématique (résumé des échanges) et a pu m’accorder cette interview.

 Open Science : Vers où allons-nous ?

Cette conférence a aussi été l’occasion de voir où nous en sommes aujourd’hui dans la coordination des initiatives Open Science.

Des organismes tels que le Mozilla Science Lab prennent les devants sur la coordination des logiciels et outils développées pour l’Open Science. Mais que peut-on construire d’autre ?

Il est difficile d’aboutir à des actions plus générales sur l’Open Science. Car les acteurs impliqués dans ce mouvement ont parfois une vision différente de ce que cela représente. En tout cas, il me semble nécessaire de comprendre ces différentes visions et comment ce mouvement peut être caractérisé.

L’organisation d’un wikisprint le quatrième jour de la conférence allait dans ce sens.. Jeudi 19 septembre avec la présence de la P2Pfoundation et de Wikipédia, une vingtaine de personnes en France, en Suisse et ailleurs ont pris part à cet événement. Voici un petit souvenir de l’équipe à Genève.

OKcon wikisprint

L’équipe Wikisprint à OKCon by celyagd

Open Science : un vaste terrain d’expérimentation

Ce regroupement montre que des personnes cherchent à comprendre l’Open Science et les pratiques qui se cachent derrière ce mot.

Après ces deux mois d’itinérance à la rencontre de ceux qui font ce mouvement, je me rend compte qu’un grand travail reste à accomplir. Trois axes majeurs se dégagent pour moi :

  • La coordination des initiatives Open Science.
  • La formation et la communication auprès des chercheurs mais aussi d’un plus grand public sur ces nouvelles pratiques de recherche.
  • La recherche sur un tel mouvement et son impact. ( « méta recherche » )

J’expliquerai plus en détails ces trois axes par la suite. Ce sont ces perspectives que je souhaite creuser petit à petit. Le voyage a effectivement fait émerger de nombreuses questions mais il m’a surtout permis de tracer des pistes. L’objectif est là, reste maintenant à construire le chemin pour y arriver. Cela se fera comme toujours par itérations, essai-erreur. C’est parfois assez excitant de savoir que l’on a cette possibilité d’expérimenter, de tester. Mais c’est aussi inquiétant d’essayer d’inventer un futur un peu différent.

En tout cas, quelqu’en soit l’issue, de belles rencontres et expérimentations sont à prévoir!

 

D’autres liens concernant l’ OKCon :

résumé des sessions OpenData/Science

http://storify.com/HackYourPhd/okcon-openscience-at-the-open-knowledge-conferenc

http://storify.com/HackYourPhd/okcon-from-open-data-to-open-science-policy-liter

Interviews :

Matthew Todd , Ernst Hafen, Karthik Ram